Mali : Un dossier sombre sur le chef d’Etat Major fait surface

Bamako, 03 novembre 2023 (Lomé Actu)- Le général Kéba Sangaré a été désigné chef d’état-major général adjoint des forces armées maliennes le mercredi 1er novembre. Toutefois, cette nomination est entachée de graves accusations formulées en 2020 dans un rapport des Nations unies.

Arborant toujours son béret rouge de commando para, le général Kéba Sangaré a été nommé chef d’état-major général adjoint des forces armées. Cette décision a été annoncée à l’issue du Conseil des ministres.

Le général Sangaré est le fils d’un ancien chef d’état-major de l’armée de terre, un poste qu’il a lui-même occupé en 2019-2020, avant de céder la place à Oumar Diarra, actuel responsable des forces maliennes. Auparavant, le général Sangaré avait été gouverneur de la région de Bougouni. Doté d’une solide réputation au sein de l’armée malienne, il avait dirigé les opérations à Tombouctou lors de la reconquête du Nord en 2013, aux côtés de la force française Serval, après dix mois d’occupation jihadiste.

Depuis, l’armée malienne a changé de partenaire, et c’est avec le groupe russe Wagner que le général Sangaré envisagera l’offensive sur Kidal. Il s’agit de la priorité actuelle des autorités maliennes de transition, qui souhaitent investir le fief des groupes rebelles.

Il est important de noter que, il y a trois ans en août 2020, un rapport d’experts des Nations unies présentait le général Sangaré comme un obstacle à l’application de l’accord de paix de 2015. L’ONU pointait les « décisions contestables » de celui qui était alors à la tête de l’armée de terre, l’accusant de vouloir contourner les quotas prévus dans le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration des groupes armés (DDR), et de « miner la confiance entre les parties ».

Le rapport onusien relevait également la responsabilité du général Sangaré dans le massacre d’Ogossagou en février 2020, où 35 personnes ont perdu la vie et 19 étaient portées disparues. Les soldats maliens en poste dans le village avaient quitté Ogossagou alors que, selon le rapport de l’ONU, le général Sangaré avait été « informé de la menace » « plus de dix heures » avant l’attaque.

Un an auparavant, en mars 2019, 160 civils avaient déjà été tués dans ce même village situé au centre du pays, où se déroulent régulièrement des affrontements entre les communautés peule et dogon. Après cet événement, le général Sangaré avait été démis de ses fonctions de chef d’état-major de l’armée de terre.

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